Images de Chloé Pernet, 2018.
.rtf
(générique)
Dimensions
variables
2018.
“Beaucoup
d’artistes s’attachent à décrire la ville, peu cherchent autant
que Nicolas Aiello à l’écrire. Sa série rtf résulte de longues
déambulations dans les rues de grandes villes européennes ou
américaines. Aiello photographie sans arrêt, se retrouvant bientôt
à la tête d’un grand nombre d’images. Plutôt que d’opérer
une sélection en ne retenant que les plus révélatrices d’une
morphologie ou d’une personnalité, il conserve cet excès.
Leur
montage n’est pas organisé dans le temps, comme au cinéma, mais
plutôt dans l’espace. Chaque photo est insérée entre deux
autres, créant ainsi avec ses compagnes de longues lignes urbaines.
Après chaque ligne, il faut aller à la ligne. C’est ainsi qu’on
apprend à lire - ou à écrire : en faisant des pages d’écriture.
Chaque
ville est donc une page d’écriture, sans être tout à fait
écriture à la main. Les pleins et les déliés sont ici remplacés
par des photos de pleins et de vides, du bâti et de l’espace. Loin
de chercher à enjoliver, raffiner ou enrichir ces hiéroglyphes
urbains, Aiello les aligne dans ce qu’ils ont de rustique voire de
brutal. RTF signifie Rich Text Format, littéralement « format
de texte enrichi ». C’est un standard de traitement de texte, à
vrai dire assez peu riche ou sophistiqué. Il était donc logique que
la litanie de ces images fût imprimée sans raffinement, à la façon
dont nos imprimantes produisent du texte au quotidien, en noir et
blanc et sans souci d’élégance.”
Texte
de Guillaume Monsaingeon dans le catalogue de l’exposition
Villissima
à
l’Hotel des arts de Toulon (Édition Parenthèses).
Merci
à la Galerie Modulab (Metz).