vendredi 10 décembre 2010

Revue Multitudes Art TV Clash / Hors série 2010




Texte de Sylvie Boulanger (directrice du CNEAI) à propos de ma vidéo "Neige" dans l'introduction de la revue Multitudes :

" Nicolas Aiello mène une réflexion sur la question du lien conceptuel entre texte et image jusqu’à créer des formes visuelles constituant des écritures non lisibles donc parfaitement regardables. Ces images-textes jouent sur des associations plus inconscientes, plus communes, déjouent la culture privée de la lecture et mettent en lumière la culture publique voire urbaine de l’image : question fondamentale posée par les formes télévisuelles. "

CHANNEL TV au CNEAI, Kunstverein de Hambourg et Lunebourg (Allemagne).



Photographies de Sébastien Agnetti

Au CNEAI (Centre National de l'Estampe et de l'Art imprimé) de Chatou, au Kunstverein Harburger Bahnof de Hamburg (DE) et au Halle Für Kunst de Lüneburg (DE)
Trois lieux d’exposition internationaux s’associent pour interroger les enjeux du médium télévision par l’élaboration d’un programme d’expositions, de productions vidéos et de diffusion d’un programme télévisé d'une journée au sein des expositions puis dans des lieux publics.


Avec Jean-Marc Chapoulie, Badbeuys Entertainments, Renaud Auguste-Dormeuil, Eric Duyckaerts, Robert Filliou, Julie Vayssière, Humanic TV spots, Judith Hopf & Stephan Geene, Yona Friedman , François Curlet & Michelle Naismith , Denicolai & Provoost , A Constructed World , Nicolas Aiello, Bettina Atala, John Miller & Takuji Kogo, Christian Jankowski, Nadim Vardag , Dani Gal, Matze Görig, Hein-Godehart Petschulat, Lenka Clayton, Matthias Meyer, Stefan Panhans, Paulina Leon, ZimmerFrei , Pierre Leguillon, Fabrice Hyber.






dimanche 7 novembre 2010

lundi 25 octobre 2010

vendredi 8 octobre 2010

rtf et texte de Gwilherm Perthuis à propos de l'exposition chez Daviet-Théry

Brouiller les pistes…

Gwilherm Perthuis

« Sans promenade, je ne pourrais recueillir ni études ni observations ». Robert Walser

Muni d’un appareil photographique, collé au plus près du corps, Nicolas Aiello déambule dans les villes ou dans des zones urbanisées pour relever des signes graphiques, des écritures, ou des fragments d’architectures qui ponctuent nos espaces de vies quotidiens. L’expérimentation du territoire est au cœur de son projet artistique qui vise à recomposer par le dessin des centaines de mots ou d’images récolés systématiquement, mais qui perdent leur sens dans le nouveau réseau graphique qu’ils forment sur la feuille de papier. La promenade urbaine est décisive pour la collecte de matériaux arrachés à des lieux que ce soit par la prise de vue aléatoire sans travail de cadrage d’éléments architecturaux qui délimitent, marquent et définissent un environnement ; ou par le travail de liste qui consiste à écrire dans un carnet chaque nom d’enseigne, chaque indication de signalisation, chaque mot participant du fonctionnement de la ville. Pour Robert Walser (1878 – 1956), auteur suisse qui nous a entre autre laissé des manuscrits indéchiffrables et saturés de fragments littéraires (Microgrammes), la promenade est également un temps déterminant pour la construction des idées, la prise en note de détails ou de faits susceptibles de déclencher une fiction, pour écrire des poèmes. Dans la nouvelle La Promenade, Walser exprime son désir déterminant de déambuler de manière aléatoire et de nourrir son œuvre des moments éprouvés durant ces longues marches.

C’est d’ailleurs dans un champ recouvert de neige que Robert Walser s’est effondré le jour de Noël 1956. Sur son terrain poétique de prédilection. La vidéo de Nicolas Aiello intitulée Neige repose sur l’imbrication de plusieurs médiums dans une perspective poétique. Il s’agit en réalité d’un « dessin animé », au sens premier du terme, puisqu’il repose sur la succession aléatoire d’une série de 25 dessins réalisés à Berlin. L’ensemble des dessins défile à chaque seconde dans un ordre différent et produit ainsi une sorte de neige d’écran dont le rythme, lié à la nature des relevés qui composent les dessins, fluctue très subtilement. L’expérimentation de la ville est comme cartographiée dans chaque dessin par l’entremêlement des mots repères, qui sont eux-mêmes mis en scène par une sorte de flux ou de pouls dans la vidéo. Cet enchâssement des médiums est particulièrement efficace puisque les différentes modalités qui préexistent séparément aboutissent à des propos plus complexes en étant combinés. L’anéantissement du signe, lu et relevé au départ dans le rue, est particulièrement efficace dans Neige puisque le signifié n’est absolument plus repérable et le signifiant ne participe plus qu’à une oscillation purement plastique d’un rythme.

La série « rtf » participe également de ce travail sur le rythme mais cette fois-ci avec une dimension avant tout architecturale et attachée aux lignes qui composent l’univers purement visuel de la ville. Nicolas Aiello utilise un logiciel de traitement de texte classique pour composer des lignes de petites photographies imprimées au format rtf sur des feuilles A4. Partant de centaines de photographies réalisées dans des villes européennes et à New York, il rédige une forme de partition décrivant des rythmes, des blancs, des saturations, des effacements ou des présences… Le dispositif producteur d’images repose totalement sur des outils liés à l’écriture et à la rédaction de texte. L’artiste brouille ainsi les frontières entre l’iconographie et le mot. Les images sont contrastées pour que l’opposition entre les blancs et les noirs soit plus marquée et placées à une taille proche de celle du caractère de plomb de l’imprimerie. Il n’est pas question de pouvoir distinguer précisément d’une feuille à l’autre l’écriture new yorkaise, berlinoise, ou marseillaise, mais de saisir les disparités de l’esprit architectural de ces villes. D’en comprendre les nuances en termes de masses, des lignes ou d’emboitement des volumes. Les partitions permettent de lire des rythmes précis propres à chaque feuille. Mais les conditions d’exposition offrent également la possibilité de percevoir de légères fluctuations d’une page à l’autre et donnent tout leur sens à ce travail sensible. L’expérience corporelle du territoire, passée par le prisme de la prise de vue directe sur les motifs, trouve un aboutissement dans une étape davantage scripturale. Pour Aiello, le dessin, qui est indissociable de l’écriture, est également au cœur de sa pratique d’interprétation et de relecture de l’environnement. Le dessin est un instrument de déconstruction et de codification de phénomènes formels que nous côtoyons quotidiennement, dont nous ne prenons plus nécessairement la mesure. En brouillant les pistes et en complexifiant les cartes, son travail révèle des aspects de la ville qui nous échappent à son contact.

En 1997, Robert Morris a réalisé une estampe intitulée Land Fill II qui consiste en un report de fragments d’un article rédigé par l’artiste pour le journal Art in America, recouvert ensuite d’un passage d’une plaque en acier travaillée avec de l’encre de photocopieur. L’écriture visant à la médiatisation du travail de Morris devient motif iconographique d’une image complexe et considérablement brouillée. Le texte est illisible mais demeure perceptible dans un magma de matière chaotique. Respectant lui aussi le texte source mais en vue de le faire disparaitre par la manière de l’appliquer sur la feuille, Nicolas Aiello propose dans Le Monde, 27 juillet 2010 d’écrire chaque mot présent dans le journal dans un espace correspondant au format du journal. Comme en partie dans l’œuvre de Morris, le dessin consiste intégralement en une profusion de mots raccrochés les uns aux autres de manière aléatoire jusqu’à la saturation de la page. Les messages délivrés ne sont plus compréhensibles. Les informations développées par le « quotidien de référence » sont perdues au profit d’une chaîne de lettres qui déterminent des lignes plus ou moins densément remplies. De nouveau, un rythme apparait. Celui qu’impose le travail de prélèvement et de report des informations. Mais également le rythme induit par les dimensions contraintes de la feuille du journal qui sert de référence et qui implique à un certain moment d’écrire par-dessus, de superposer des ensembles de signes qui sont issus d’articles très différents dans le journal original. Ce dessin implique une forme d’engagement vis-à-vis des flots d’actualités qui se déversent à chaque instant sur la société contemporaine et lui impose également un rythme d’évolution.

lundi 6 septembre 2010

"Le Monde, 27 juillet 2010" et "Prospectus" : deux nouveaux dessins.

Le Monde, 27 juillet 2010,
stylo à l'encre de Chine sur papier, 55 x 40 cm.




Prospectus, détail.

Les Chemins du dessin au château de Tanlay


Exposition du 5 juin au 26 septembre 2010
Communs du Château de Tanlay

avec Nicolas Aiello, Pierrette Bloch, Jean Olivier Hucleux, Rémy Jacquier, Lydie jean-Dit-Pannel, Jean-François Moriceau et Petra Mrzyck, Penny Hes Yassour, Didier Trénet.

Cette exposition thématique présente des oeuvres d'artistes dont les démarches amènent à leurs limites les techniques graphiques auxquelles ils recourent. Jouant sur les frontières entre les sens , les relations du dessin au volume, les capacités de saturation ou de dématérialisation, la monumentalité, la complexité d'un univers mental... tous les chemins empruntés par ces artistes témoignent surtout d'un ailleurs du dessin dans lequel les strictes définitions d'une techniques s'invalident. Sur le papier avec lequel il garde une affinité historique préférentielle ou sur le mur qu'il envahit volontiers, le dessin bouleverse ses modes d'apparition allant jusqu'à se libérer d'un support pour conquérir l'espace et si le noir lui va si bien encore, il n'est plus exclusivement requis, loin de là. Le dessin est devenu une langue vivante qui invente continuellement sa syntaxe. 

Texte de Jacques Py dans le catalogue : 

 


mercredi 26 mai 2010

En cours de travaux...

Dépeindre # 2 et la revue Hippocampe



Depeindre # 2
Dessin au stylo encre noire sur papier réalisé pour la revue Hippocampe.


la revue Hippocampe est une revue transdisciplinaire : littérature, arts visuels et philosophie.
Le numéro 3 porte sur le thème de la signature, vous y retrouverez un portfolio de mes dessins mais aussi Fréderique Loutz, Bertrand Lavier, Kris Martin, Laurent Sfar, Enrique Villa-Matas, Jean-Michel Frodon, Tzvetan Todorov, Denis Savary,
...
Vous pouvez pré-visualiser la revue en basse résolution à l'adresse suivante :
http://fr.calameo.com/read/000253616d71d15d7c8d6

La revue a été présentée dans l'émission de Jacques Munier "à plus d'un titre" sur France culture le vendredi 14 mai de 16h30 à 17 h par Gwilherm Perthuis, le rédacteur en chef.
voici le poadcast :
http://www.franceculture.com/emission-a-plus-d-un-titre-l-actualit%C3%A9-de-la-bande-dessin%C3%A9e-l-actualit%C3%A9-des-revues-2010-05-14.html

Rtf (suite 1).






Suite de la série rtf réalisée lors de marches dans New York.

Rtf, 2010
Série de compositions imprimées au format «.rtf » réalisées au logiciel de traitement de texte, impression jet d’encre sur feuille A4.

Lors de marches dans des villes (à Bagnolet et à New York) j’enregistre, à l’aide d’un appareil photo collé contre mon corps, des images de paysages architecturaux traversés et légèrement modifiés par la vitesse de la marche (les lignes des immeubles deviennent tremblantes par les mouvements de mon corps en déambulation).
Par la suite, je contraste au maximum ces images en noir et blanc et les insère, les unes à la suite des autres, sur une feuille A4 à l’aide d’un logiciel de traitement de texte.
Se crée alors une nouvelle écriture propre au rythme ordonné par le parcours de mon corps sur ce territoire.

Entre-deux sur publie.net avec texte de François Bon.




Pour télécharger le portfolio Entre-deux :
http://www.publie.net/tnc/spip.php?rubrique162

Cityscope du 16 avril au 22 mai 2010

Mes multiples et livres d'artiste rejoignent des collections publiques.

Collection Bibliothèque Kandinsky
Centre Pompidou / MNAM (Musée National d'Art moderne).


Collection FMRA du CNEAI (Centre National de l'Estampe et de l'Art Imprimé) de Chatou.

jeudi 4 mars 2010

"NEIGE", dessin animé.

"Neige", 2010.
Dessin animé (4 minutes en boucle)

"Neige" (capture d'écran : 1 des 25 dessins).

"Neige"(capture d'écran : 1 des 25 dessins).

"Neige", 2010.
Dessin animé.
Séquence de 4 min en boucle diffusée dans une télévision.


Lors d'un voyage à Berlin, je réalise 25 dessins au stylo encre à partir de mots relevés lors de marches dans la ville (signalétiques, publicités,...) et trouvés dans des sources quotidiennes (articles, grilles de programmes, commentaires, publicités trouvés dans des programmes télé, magazines, ...)
Puis par le dessin, je retranscris à la main, en minuscule, les mots récoltés de manière systématique, en les entremêlant jusqu’à l’illisibilité. Je retranscris ces mots jusqu’à ce qu’ils perdent leur sens et qu’ils deviennent une suite de boucles, de traits griffonnés.
Les mots alors échappent à leurs significations, ils se libèrent de leurs sens pour intégrer le champs plastique. Ces listes de mots deviennent des « écrans d’encre » constituées de zones plus ou moins sombres, de dégradés, de gestes qui se répètent.

A partir de ces 25 "écrans d'encre", je réalise un film d'animation où chaque seconde voit défiler les 25 dessins de manière aléatoire, créant ainsi un rythme rapellant de la neige d'écran.

mercredi 10 février 2010

"les lignes", peinture murale, 2010

Vue de l'atelier.


"Les lignes", peinture murale, 2010



"Les lignes", peinture murale, 2010

Ce projet fait suite à mon premier dessin au traitement de texte de la série ".rtf".

J’enregistre, lors de marches dans la ville, à l’aide d’un appareil photo collé contre mon corps, des images du paysage traversé. Les lignes de celui-ci se modifient par la vitesse de la marche.
Par la suite, je contraste au maximum ces images en noir et blanc et les insèrent, les unes à la suite des autres sur une page grâce à un logiciel de traitement de texte.
Se crée alors une nouvelle écriture propre au rythme ordonné par le parcours de mon corps sur ce territoire.

Cette peinture murale est une suite logique et complémentaire à mon travail de dessin au traitement de texte : les lignes des architectures, du paysage urbain traversé par mon corps en marche sont réinterprétées sur un autre mur, dans une nouvelle architecture et un autre contexte.
La peinture à l’acrylique, le marqueur indélébile (technique d’expression urbaine lié au graffiti) sont les outils pour rejouer, telle une « partition », cette écriture sur le mur, par ma propre main, avec tout ce que cela comporte comme degré d’imprécision, d’aléatoire.
Le résultat s’éloigne de l’exactitude des images enregistrées par l’appareil photo contenu dans « .rtf ».
Mon corps, par le travail de la main, mais aussi par le parcours le long du mur durant sa réalisation, rejoue le dessin déjà réalisé par mon corps lors de ces marches.