mardi 13 novembre 2018

.rtf (générique), installation in situ , Le Silencio, Paris, 2018





Images de Chloé Pernet, 2018.



.rtf (générique)

Dimensions variables

2018.



Beaucoup d’artistes s’attachent à décrire la ville, peu cherchent autant que Nicolas Aiello à l’écrire. Sa série rtf résulte de longues déambulations dans les rues de grandes villes européennes ou américaines. Aiello photographie sans arrêt, se retrouvant bientôt à la tête d’un grand nombre d’images. Plutôt que d’opérer une sélection en ne retenant que les plus révélatrices d’une morphologie ou d’une personnalité, il conserve cet excès.

Leur montage n’est pas organisé dans le temps, comme au cinéma, mais plutôt dans l’espace. Chaque photo est insérée entre deux autres, créant ainsi avec ses compagnes de longues lignes urbaines. Après chaque ligne, il faut aller à la ligne. C’est ainsi qu’on apprend à lire - ou à écrire : en faisant des pages d’écriture.

Chaque ville est donc une page d’écriture, sans être tout à fait écriture à la main. Les pleins et les déliés sont ici remplacés par des photos de pleins et de vides, du bâti et de l’espace. Loin de chercher à enjoliver, raffiner ou enrichir ces hiéro­glyphes urbains, Aiello les aligne dans ce qu’ils ont de rustique voire de brutal. RTF signifie Rich Text Format, littéralement « for­mat de texte enrichi ». C’est un standard de traitement de texte, à vrai dire assez peu riche ou sophistiqué. Il était donc logique que la litanie de ces images fût imprimée sans raffinement, à la façon dont nos imprimantes produisent du texte au quotidien, en noir et blanc et sans souci d’élégance.”



Texte de Guillaume Monsaingeon dans le catalogue de l’exposition Villissima à l’Hotel des arts de Toulon (Édition Parenthèses).



Merci à la Galerie Modulab (Metz).


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